L'expérience syndicale au Québec
Ses rapports avec l'État, la nation et l'opinion publique
Essai
Auteur : Jacques Rouillard
Éditeur VLB
En librairie
Montréal, le 4 mars 2009
« À plusieurs égards, le syndicalisme québécois, comme on le remarquera dans les textes réunis ici, évolue en symbiose avec celui du reste de l'Amérique du Nord. L'étude de son action sur une longue période permet de dégager des tenances et des expériences qui éclairent son développement récent et de relativiser la représentation qui assimile l'histoire du Québec au conservatisme et au ruralisme. » (p. 10)
Confédération des syndicats nationaux (CSN), Centrale syndicale du Québec (CSQ), Fédération des travailleurs du Québec (FTQ)...
Avec cet essai, l’auteur a voulu montrer que les interventions des centrales syndicales
auprès de l’État, leur perception du nationalisme et l’image que la population entretient
du syndicalisme depuis la Seconde Guerre mondiale ont joué un rôle majeur dans
l’évolution de la société québécoise.
Le livre, composé de dix textes, dont plusieurs synthétiques, dresse un bilan des changements survenus dans le monde syndical depuis l'avènement du Conseil central des métiers et du travail de Montréal (CCMTM) fondé en 1886 » (p. 11, Introduction). Cinq textes sont nouveaux et les cinq autres, déjà publiés dans des revues spécialisées, ont été revus et augmentés.
L’analyse de Jacques Rouillard présente au lecteur les développements de l’action syndicale au Québec, l’importance accordée au rôle de l’État dans l’expansion du syndicalisme et l'importance du syndicalisme dans le projet de société québécois. L’auteur dépeint, dans cet ouvrage de vulgarisation, les deux grandes familles syndicales qui ont marqué l’histoire du Québec, soit les syndicats internationaux d’origine étatsunienne et les syndicats catholiques et nationaux qui donneront naissance à la CSN. On y évoque notamment les débuts de la Fédération provinciale du travail du Québec, qui deviendra l’actuelle FTQ, en réaction au gouvernement de Maurice Duplessis, accusé de vouloir transformer le Québec en un État fasciste. On se penche également sur les rapports des syndicats catholiques, nationaux et internationaux avec le nationalisme canadien, canadien-français et québécois. Les conséquences de la récession économique de 1982 sur le mouvement syndical sont aussi abordées de même que le Lac Meech et autres événements politiques majeurs ou mouvements tels que la progression de l'idée de souveraineté du Québec et la Charte de la langue française. Les deux derniers chapitres du livre font état de la perception qu’a la population de l’action syndicale. Tout au long du livre, on trouve ici et là des photos ou images d'archives, découpées dans des journaux ou pages couvertures de documents importants. En tout début de volume, on trouve une liste des sigles alors qu'en fin de volume, des notes sur une cinquantaine de pages complètent les explications et détails omis ou les références des citations dans les textes. Une de ces citations faisant référence à un écrit de Gustae Francq du CMTM qui réclamait entre autres au début du XXe siècle « l'uniformité des manuels scolaires » (p. 122) mérite d'être relevé, à savoir que « Chez un peuple d'illettrés le suffrage universel ne portera au pouvoir finalement que des ignorants ... » (p. 123).
L'auteur
Jacques Rouillard est professeur au Département d’histoire de
l’Université de Montréal et responsable du programme d’études
québécoises. Il a publié plusieurs ouvrages sur le syndicalisme québécois,
dont Les syndicats nationaux au Québec, 1900-1930 (Presse de
l’Université Laval, 1979), qui lui a valu, en 1980, le prix Lionel-Groulx
de l’Institut d’histoire de l’Amérique française.
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