La Mémoire heureuse
Lumières personnelles sur la Grande Noirceur
Quatre saisons d'une enfance à Montréal et à Strathmore pendant la deuxième Guerre mondiale
Auteure : Monique Boucher-Matte
Éditions Septentrion, Québec
Montréal, le 14 août 2009
Des souvenirs dans une corne d'abondance
Des déménagements bisannuels entre le quartier montréalais de St-Henri où son père travaille comme banquier et la maison de campagne dans l'Ouest de l'île où la famille passait tous les étés, Monique Boucher-Matte grandit avec ses deux soeurs. Elle est la plus jeune de la famille, elle apprend le piano, rêve de voir un geai bleu en vrai, se ballade à bicyclette au bord du lac Saint-Louis ou le long des fermes, adore observer les étoiles... tout particulièrement les Perséïdes.
4 saisons dans la vie d'une fillette passant à l'adolescence en 1942
Au fil d'un automne et d'un hiver puis, trois ans plus tard, d'un printemps et d'un été, elle nous emmène aux Matinées symphoniques de Wilfrid Pelletier, à l'école enseignée par les nonnes ou encore chez le boucher de Strathmore, municipalité qui n'existe plus, quelque part au bord de l'eau, entre Lachine et Sainte-Anne-de-Bellevue.
« Serment de fidélité des Canadiens français »
Entre les offices religieux d'alors ponctués par l'orgue de son père et les concours aux fonctions éducatives, elle se rappelle et nous consigne même les paroles d'un air « aux accents on ne peut plus nationalistes » (p. 112), le tout de manière poétique et lumineuse et ce, même lorsqu'elle regrette les barrières linguistiques et religieuses qui les 'empêchaient de nouer des amitiés durables avec leurs voisins anglophones : « Cette année-là un autre petit garçon leur étant né, ils le prénommèrent Winston... le plus beau de l'histoire, c'est qu'ils possédaient déjà une chaloupe baptisée Churchill » (p.111).
Le tricentenaire de Montréal
Alors que Montréal se préparait à célébrer ses 300 ans, l'auteure nous décrit les lieux, les gens, les habitudes, le système de déverrouillage des portes à l'aide d'une corde, les promenades du dimanche, les vêtements, les rues, les escaliers, les amis de ses parents, les livres qu'elle aimait, une émission de radio à CKAC qu'elle écoutait amoureusement, les conversations aux repas pris en commun, son « plus lointain souvenir d'opéra : Tannhäuser » à l'âge de trois ou quatre ans...
Elle inclut même quelques photos d'époque
Mais surtout, elle rend hommage à la « chose la plus magnifique que nous aient transmise nos parents, à mes soeurs et à moi, est sans contredit cette capacité d'émerveillement devant la beauté : un coucher de soleil, de la belle musique, un ciel rempli d'étoiles, une cathédrale... » (p. 85). Oui, elle nous raconte plein de moments heureux alors que précisément ces années au Québec sont systématiquement associées à une période de Grande Noirceur.
Puisque cette mémoire heureuse se trouve en chacun de nous
Son écriture simple et vivante ressuscite les personnages et les paysages d'antan.
Impossible de ne pas se reconnaître dans les souvenirs de Monique Boucher-Matte même si les temps ont vraiment changé et qu'il n'y a plus à Montréal de cultivateurs se rendant vendre leurs produits en voiture tirée par un cheval. Vraiment un beau cadeau à faire à une grand-mère, une arrière grand-maman ou à toute personne qui s'intéresse à l'histoire vivante, aux gens qui ont fait l'histoire récente.
Catégorie : Mémoires / Journaux
128 pages
Illustré
15$, publié en l'an 2000
Éditions du Septentrion, à Québec
Les anciennes villes et municipalités de l'île et de la grande région de Montréal, en 1998
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