Montréal, de jour comme de nuit, un trou de plus en plus noir...
Si le BCBG est le pays du sophistiqué, voici son inverse absolu, la frontière disons YXYQ du cool désabusé
La froidure du coeur, la vie de misère des années 10 dans la dèche quotidienne et faux sentiments
Joseph Morneau . La pinte est en spécial
Auteur :
Danny Plourde
vlb éditeur, Montréal
Roman à crimes, assassinats... histoires d'amour, d'un soir, d'espoirs, transfiguration
Trentaine, hommes, femmes faciles et serviles, barman, serveur, bar à spectacles, bookeur, artistes
Corruption dans la construction, nouvelles, gouvernement, Québec, réseaux sociaux
Plateau Mont-Royal, pauvreté, transformation, monde pourri, habitudes, dérives, langage cru
Canada anglais, français, terroristes, collabos, fédéralistes, engagement, militantisme
« N'y avait-il que du malheur à Montréal ?
»
« Les Tas de Marde à l'affiche ! »
Montréal, le 19 avril 2011
Il est serveur et bookeur dans un bar du Plateau
Il joue du cool mais en réalité, il ne s'aime pas car dans son enfance, quelqu'un a brisé la petite personne qu'il était et depuis, sa fierté n'a jamais pu grandir. Il survit malgré le vide dans son coeur, peut-être grâce à son travail de serveur dans un bar fréquenté où il assure aussi le booking des artistes qui s'y donneront en spectacle. Il travaille dans le public... et il contrôle quelque chose. Surtout il contrôle les sentiments de dette chez nombre de musiciens paumés à qui il aura donné une chance. Au fond, tout ce qui l'intéresse, c'est baiser et il a habituellement la chance que quelqu'une belle ou laide mais souvent saoûle, l'attende le soir pour partir avec lui.
Le spectacle de la vie sur le Plateau Mont-Royal, vu par un homme
Dans ce roman qui reprend beaucoup de faits et de nouvelles véritablement entendues à Montréal et au Québec et dans le monde actuellement, on revit les allégations de corruption, les révoltes, les renversements ; pour ce qui est de l'histoire du Québec, l'auteur nous en fait concevoir toutes sortes de vraisemblances.
Doubles solitudes multiples
S'y côtoient plusieurs exemples de doubles solitudes : les riches truands et les clodos, les fédéralistes et les pauvres systémiques, les anglos et les francos...
Urine, chairs désabusées, maltraitance générale quotidienne acceptée
Les personnages ont l'habitude du désenchantement quotidien et la servitude des femmes est pire qu'avant la pillule, alors que maintenant, de surcroît, la sexualité doit suivre systématiquement la moindre marque d'intérêt et on se trouve dans une vie de tunnel dont on croit ne jamais voir le bout. Alors on s'occupe comme on peut et avec qui on trouve là, quitte à forcer la note. Il faut à peine 10 minutes ou une heure ou deux pour qu'elles offrent leur bouche ou leur doigt, seules ou à plusieurs, même les lesbiennes reprennent voracement du service auprès du membre masculin. Des hommes qui abusent ou qui ont abusé. Des femmes qui ont été abusées. D'autres femmes qui travaillent comme des hommes et s'imposent comme des hommes à des hommes incapables de s'en défendre. C'est la loi du plus fort additionnée à celle de l'offre et de la demande, le tout menant obligatoirement à la plus dépravante des déprimes. Des rebondissements fréquents dans un langage imagé très cru... et avec un petit voyage en Chine, mais pas nécessairement pour y retrouver les anciens employeurs partis d'ici.
EXTRAITS
« Ils lui donnaient confiance en lui lorsque, dans la foule, il cherchait un visage connu pour s'assurer qu'il n'était pas le seul perdu dans ce bas monde. » (p. 21)
« On avait si peur de ce que les autres pouvaient penser. La peur : cette culpabilité avant l'action, comme l'échec et mat qu'on entrevoit avant même d'avoir avancé son premier pion. » (p. 24)
« Joseph Morneau détestait la confrontation. » (p. 26)
« Même les femmes la dévisageaient et semblaient lui en vouloir d'avoir été si choyée » (p. 34)
« Deux choix se présentaient à lui après l'acquisition : le premier, transformer l'endroit [...]. Or, une autre issue semblait plus appropriée pour ce vieil immeuble historique : la destruction totale ! Il raserait l'endroit... » (p. 104)
« Or, au Canada anglais [...] on les aurait facilement pris pour des terroristes sanguinaires. » (p. 144)
AUTEUR
Danny plourde est né à Saint-Jean-sur-Richelieu et réside
à Montréal. Musicien, membre du groupe
rock Les Fidel Castrol, performeur actif
et promoteur de soirées multidisciplinaires
de résistance sociale, il codirige le collectif
aléatoire de « crémation » littéraire
qu’il a cofondé : l’Ectropion. Il a publié Vers
quelque ( sommes nombreux à être seul ) à l’Hexagone en 2004, pour lequel il a reçu
le Prix Félix-Leclerc de la poésie 2005. Lors
d’un premier voyage de trois mois en Corée
du Sud, Plourde écrit un deuxième recueil, Calme aurore ( s’unir ailleurs, du napalm
plein l’oeil ), qui remporte le Prix Émile-Nelligan
en 2007. Cellule esperanza est sorti au
printemps 2009. On a pu l’entendre notamment
au Canada, au Québec, en France,
en Espagne, en Pologne et
en Corée du Sud.
La place du poème sur la
place publique, la prise
de parole et l’engagement
littéraire sont des enjeux
importants de son
approche créatrice.
Avec ce premier roman très attendu, le poète Danny Plourde nous fait partager son
regard acéré et sans complaisance sur la société québécoise en général et sur le
quotidien désenchanté de sa génération. Son écriture noire et directe nous impose
un rythme haletant et nous entraîne dans les dédales d’un Montréal underground.
L’auteur nous plonge au coeur d’une société québécoise minée par la corruption
et le cynisme et s’interroge sur l’engagement et le militantisme.
vlb éditeur
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