Aux amateurs de hockey montréalais et québécois
SVP cessez de crier GO HABS GO, c'est pas gentil pour votre équipe de hockey préférée... C'est peut-être même pour ça que le Canadien de Montréal ne cesse de perdre - les Anglos eux pour la plupart savent qu'il ne s'agit pas d'un compliment. Tout le monde sait ça dans l'Ouest de l'Île que HABS = HABITANTS... à moins de s'être fait raconter que le H tient lieu du mot HABITAT. Légende urbaine ? Quoi qu'il en soit, on sait pas si c'est plus mauvais ou pire... GO CANADIEN GO !

Septentrion :

Entre poudrés et pouilleux

FRANCO - AMÉRIQUE

GO HABS GO!

Voyage au Canada

dans les années 1806, 1807 et 1808 - enfin la traduction en français des LAMBERT'S TRAVELS

Auteur : John Lambert
Traduit et annoté par Roch Côté et Denis Vaugeois
En réédition aux Éditions du Septentrion, Québec


Montréal, le 16 février 2009



« Dans sa présentation, Roch Côté, qui a préparé la traduction et la plupart des notes qui l'accompagnent, attire l'attention sur le sens ambigu que Lambert donne aux termes French et English. En fait, il jongle avec les mots French, French Canadian et Canadian. Dans ce dernier cas, il ne s'agit jamais d'Anglais. Une fois, il écrira British Canadian. Il utilisera aussi Habitans ou French Habitans. Il décrit ceux-ci sans ménagement [...] » (p. 16)


50 ans avant Darwin (auteur de L'Origine des espèces publié en 1859) est venu en Amérique du Nord un autre Britannique dont les récits de voyage furent, d'une part, parfois exacts, d'autre part parfois très inventifs, de tierce part tellement dénigrants qu'il fut le troisième à écrire sur le Canada mais le seul à ne jamais être traduit jusqu'à présent. Pour éviter les malentendus qui pourraient surgir de ses dires teintés ou pas toujours aussi savants qu'il l'aurait voulu, les trois volumes originaux (puis deux dans une réédition subséquente) sont publiés en un seul volume rassemblant ce qui demeure vrai ou intéressant du point de vue historique, social...

Portraitiste doué, l'auteur des LAMBERT'S TRAVELS décrit la réalité d'alors comme il a appris à la voir « Cette fierté britanique, convaincu de la valeur civilisatrice de la présence coloniale anglaise qui débarque à Québec à l'automne de 1806. Cette fierté, et par moments même cette suffisance, imprègnent son récit de voyage. Ce travers lui est d'ailleurs facilité par une réalité qu'on ne peut nier : le Canada de cette époque ne brille guère par ses réalisations culturelles, c'est une colonie de paysans illetrés, de bûcherons, ainsi que de négociants anglais qui ne se distinguent pas, eux non plus, par leur niveau de culture » (p. 17).

De ville en ville, Lambert décrit ses départs à la voile sur le fleuve Saint-Laurent et consacre quelques écrits à cette façon qui n'est pas, selon lui, « la plus agréable de voyager puisqu'il s'agit de remonter le courant. Les nombreux rapides, les forts courants qui commencent avec les rapides Richelieu à environ 45 milles en amont de Québec, rendent le voyage très ennuyeux à moins de profiter d'un fort vent d'est » (p. 283, De Québec à Trois-Rivières). John Lambert couche sur papier ses observations et impressions sur tout, les villes (Québec - aperçu de l'histoire et origines du nom, Trois-Rivières, Montréal) et lieux de l'époque aux noms parfois différents d'aujourd'hui auquel cas c'est annoté, la faune, curiosités de la flore; la population, son habitat et son mode de vie; les moeurs, l'éducation de l'habitant, l'approvisionnement, les métiers, le climat, l'aspect physique du Bas-Canada, le régime parlementaire, le droit, la fiscalité, la production agricole, les divertissements, modes, aspects de l'habitation, biens de consommation, approvisionnement, le commerce et le commerce extérieur, les Indiens (qui sont les plus mal jugés par Lambert « Les femmes sont généralement jolies dans leur jeune âge » et [...] « semblent passer plus de temps assises dans leurs maisons à ne rien faire qu'à travailler aux champs », p. 240).

L'auteur : un Britannique dans l'ex-colonie française devenue anglaise
John Lambert préférait sûrement parler des autres car on ne sait que très peu sur son compte personnel. On sait toutefois qu'il était militaire de formation et artiste dans l'âme... et surtout fier Britannique que tout intéresse. Bien qu'il aborde les Canadiens de haut, il affirme les trouver sympathiques et inoffensifs. Un de ses buts était apparemment de « comparer le sort des Canadiens et l'essort des Américains » (p. 8).

Un observateur dans la colonie il y a 200 ans
Par ailleurs, il demeure un témoin essentiel du début du 19e siècle et rend de manière exceptionnelle les habits, les paysages et les coutumes dans de très belles gravures que l'on retrouve dans cette traduction annotée de ses récits de voyage, rééditée en 2009 chez Septentrion, en couleurs et en noir et blanc... de même que des listes de produits et denrées, poissons et viandes, fruits et légumes que l'on trouvait au marché à l'époque et à quels prix, des comparaisons sur les fourrures d'ici et celles qui se vendent dans son pays ou encore sur les moutons d'ici comparativement à ceux d'Angleterre. Il parvient donc à satisfaire une curiosité historique sur l'état de la colonie au moment de ses visites. Et surtout, ce n'est sûrement pas de sa faute s'il a fort probablement confondu dans son esprit hautain, et très certainement unilingue, les mots habitant (quelqu'un qui habite quelque part ou le nombre de personnes qui habite un lieu, un village ou une ville) et paysan (avec toute sa connotation péjorative et dérisoire dans l'esprit d'un métropolitain jugeant un colonisé qui n'est pas en tenue de bal pour labourer son champ).

Il reste que c'est vraiment intéressant de découvrir ses points de vue... étant donné que les Français et les Anglais prennent tant plaisir à se détester depuis tant de siècles. À lire très certainement et à prendre avec un grain de sel. C'est tout à fait sérieux mais en même temps, c'est parfois vraiment très drôle.

Éditions du Septentrion, Québec


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