LIVRES - NOUVELLE PARUTION : Les Billets de Maxence, 1939-1944
Que se passait-il à Trois-Rivières, sous Maurice Duplessis à l'opposition, selon la plume d'humeur au quotidien ?

Auteur : Fernand Gagnon, Préface de Guy Fournier
Éditeur : Septentrion, Québec


Montréal, le 6 avril 2009


C'était la guerre partout dans le monde et le Québec vivait sous un régime catholique. C'est l'époque de la censure, du rationnement, des efforts de guerre. C'est aussi le temps des suffragettes qui militent encore au Québec pour obtenir le droit de vote qu'elles sont encore loin d'obtenir. La ville de Trois-Rivières a son journal dans lequel on trouve au quotidien un billet d'humour signé MAXENCE.

Durant cette période, Trois-Rivières est toujours le fief de Maurice Duplessis, mais le «Chef» a repris son rôle de leader dans l'opposition officielle. C'est une ville ouvrière, besogneuse, à l'image du reste de la province, mais aussi « la ville de la liberté ». Trois-Rivières, « mollement assise au bord du fleuve qui coule à ses pieds, mène une vie paisible et sans fracas » nous écrit Maxence.

Maxence, c'est nul autre que Fernand Gagnon, reporter, chroniqueur municipal, courriériste parlementaire, éditorialiste, rédacteur en chef et directeur-gérant du quotidien Le Nouvelliste de 1955 à 1958. Avec autant de chapeaux, il ne peut faire autrement qu'avoir un bon sens de l'observation et de l'humour.


Extraits
des BILLETS DE MAXENCE tirés du journal Le Nouvelliste dans les années 1939-1944

« Le plaisir d'un homme maigre, c'est de rire d'un homme gras. En cela comme en toute chose, l'humain affecte de se moquer de ce qu'il ne possède pas. [...] J'aurais aimé transpercer des flèches de mon humour son corps translucide comme le cellophane, au risque de les épointer sur ses os en saillie » (p. 74, intitulé Maigreur, daté du 25 janvier 1940) .

« L'électeur c'est tout le peuple en somme. En temps électoral, devant la puissance du peuple, s'efface pour un temps le totalitarisme des gouvernants » (p. 88, Billet du midi : Démocratie, en date du 15 mars 1940).


Coup de coeur
: Billet du midi : L'orme crochu.
« L'orme crochu est tombé en pleine jeunesse sous les dents de l'égohine ruisselante de sève. [...] Pauvre petit orme trop jeune pour mourir mais hélas trop vieux pour qu'il puisse être redressé [...] Je contemple aujourd'hui ses restes [...] Je regarde son feuillage vert et je pense à tous les jeunes, mes frères qui grandissent sans (assistance, sans conseiller, et qui vont dévier du droit chemin. On attendra qu'il n'en soit plus temps pour le leur reprocher) » (pp. 257-258, publié en page 3 du Nouvelliste le 19 mai 1941).


LES BILLETS DE MAXENCE, c'est de la lecture heureuse et cocasse, réfléchie et rigolote, souvent impertinente et parfois même un peu méchante dans un contexte historique précis, un trésor pour découvrir l'histoire du Québec tout en se bidonnant, un recueil de billets écrits en un français qui n'était pas encore quotidiennement influencé par l'anglais, par les accommodements au doublage de films... Avec quelques photos et histoires de la vie au siècle passé, pour amateurs de généalogie.


Éditions du Septentrion, Québec






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