« Ignorant cependant si un sourire d’un agent de la Gestapo était de bon augure, je restai assez nerveuse »
(L'âme du minotaure, p. 243)


« Certes, les forces que je ne pouvais combattre seule s’étaient unies pour me déstabiliser, mais ma conviction d’avoir fait le bon choix empêcha que le doute ne s’installe en moi » (L'âme du minotaure, p. 318)

En cadrant son roman chez des hommes qui ont fait leur réputation pour leur sauvagerie extrême et en leur donnant une vie sentimentale active en parallèle, l'auteure actualise cette page si sombre de l'histoire à la vie contemporaine d'aujourd'hui qui n'est pas sans ses purges, ses prises de contrôle et ses exclusions organisées.


L'âme du minotaure, roman
Auteure : Dominike Audet
vlb éditeur, Montréal

Au coeur de l'Allemagne nazie, les amours bouleversantes d'une jeune Berlinoise et de l'un des personnages les plus effrayants de la Seconde Guerre mondiale
Nazis de la haute hiérarchie, Berlin, Prague, la Suisse, la solution finale, l'amour et la guerre


« J’ai peine à croire qu’un journaliste de métier comme lui ait pu se laisser aller à écrire librement le fond de sa pensée »

« Que serait-il advenu si cette purge n’avait pas eu lieu »


Ce grand roman audacieux laisse le lecteur espérer que la pire ordure peut effectivement finir par s'écoeurer lui-même à force de déchirer le coeur et détruire le corps des autres pour éventuellement devenir un véritable être humain

Vous êtes régulièrement au courant de réunions stratégiques de nuit ? Vous craignez que de nouvelles solutions extrêmes soient possiblement à nos portes ou déjà bien installées dans les quartiers huppés de la métropole ? Ce roman est pour vous !


Montréal, le 15 octobre 2010


Un roman étoffé et recherché sérieusement
La critique qui suit concerne un grand roman très audacieux mais superbement étoffé que l'auteure Dominike Audet a passé près de dix années à écrire et à rechercher son sujet, allant jusqu'à apprendre l'allemand et le tchèque, deux langues très difficiles et grammaticalement complexes, et à se rendre en visite à Berlin et à Prague, deux très belles villes aujourd'hui malgré leur passé politique cahotique.

Un pari réussi
L'âme du minotaure est un roman passionnant, que l'on s'intéresse au comportement dit humain ou à l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale, tout particulièrement en ce qui a trait à l'Allemagne et aux pays d'Europe Centrale. Le roman nous transporte aussi en Suisse dans un super domaine acheté personnellement par un individu de la haute hiérarchie nazie, domaine qu'il met à la disposition du monstrueux collègue ayant gravi les échelons et brûlé les promotions pour en venir à mettre en place « la solution finale ». Le roman suit ces militaires d'un grand orgueil avec leurs habits parfaitement pressés et leurs imposantes bottes et manteaux de cuir noir dans leurs quotidien, au bureau, à la maison, au restaurant, aux réceptions d'honneur, dans leurs pensées, leurs décisions, guerres de pouvoir, complots, stratégies de renversement et réunions de nuit en catimini, leurs alliés internes autant que leurs inimitiés, haines, etc.

On est témoin de tout cela comme le serait une petite mouche qui volerait au-dessus de leur paperasse et de leurs grands repas bien arrosés.


LES PERSONNAGES

Des personnalités monstrueuses ayant vraiment existé
L'àme du minotaure nous fait découvrir non seulement le fond de la pensée d'individus à qui on a donné un pouvoir sans limite et qui ont décidé de s'en servir sans aucun scrupule, juste pour se prouver à eux-mêmes ainsi qu'à leur truanderie organisée qu'ils peuvent, les uns autant que les autres, être d'une sauvagerie aussi inqualifiable qu'impensable et irresponsable.

Ils seraient humains et auraient aussi un coeur
L'auteure nous fait découvrir qu'au moins un de ces monstres finirait peut-être par s'écoeurer lui-même et se tuer de l'intérieur à force de déchirer le coeur et détruire le corps des autres pour éventuellement devenir un être humain véritablement humain et non pas seulement l'un parmi d'autres ogres infiniment malsains autant pour eux-mêmes que pour le reste du monde.

Amoureuse
Dans ce milieu d'hommes enragés de pouvoir à qui l'on concède libre action, on découvre la tristesse pour une jeune femme de s'amouracher follement d'un homme déjà marié qui ne pense qu'à son petit plaisir et qui ne doit absolument jamais laisser transpirer le moindre sentiment afin de conserver sa crédibilité de truand en chef dans le cadre d'une extermination inconcevable. Le roman nous emmène dans les arrières-coulisses d'un système militaire corrompu où les prises de position et les renversements peuvent se produire du jour au lendemain, à la suite de réunions tenues de nuits dans des lieux obscurs. On est témoin des prises de position et démonstrations de fierté, d'orgueil et de contrôle de soi et des autres affichés en grandes pompes, un monde qui vit dans le luxe alors qu'il affame et dépossède des populations entières, etc. Et, étonnamment, cet homme se laisserait graduellement saisir le coeur par cette jeune femme follement amoureuse de lui sans savoir à quelles monstruosités il passe ses journées.

Et les amis de la jeune femme
Le roman met également en scène un grand nombre de personnages évoluant autour de celui ayant élaboré et implanté la solution finale et de sa jeune maîtresse secrétaire de médecin. C'est ainsi qu'un journaliste (ces intellectuels d'influence ayant eux aussi fait l'objet de cette solution même si on en parle peu), des collègues de la haute hiérarchie nazie, la famille, les amis et participants de la résistance tchèque.


L'APRÈS-NAZE

Mais où sont-ils maintenant ces ogres du pouvoir ?
Si l'auteure nous laisse en suspens quant à l'après-nazi, on ne peut s'empêcher, au moment de tourner la dernière page de ce roman vraiment exceptionnel, de se poser la question à savoir s'il n'en resterait pas toujours des héritiers moraux quelque part qui organiseraient les prises de pouvoir pour ensuite s'amuser à changer les lois qui ne satisfont pas les aspirations mauvaises que leur inspire leur petit nombril centre de l'univers, des individus tout aussi malsains qui s'amuseraient à bloquer ou à exclure ceux ou celles qui ne leur ressemblent pas. Sont-ils toujours en vie, profitant de l'argent caché en Suisse pendant la guerre, s'adonnant possiblement à un nouveau mouvement global discriminatoire envers qui, envers quoi ? Dominike Audet ne va pas jusqu'à leur inventer une après-vie luxuriante qui pourrait blesser encore davantage les victimes des nazis qui n'en sont pas encore revenus mais l'homme étant ce qu'il est, on ne pourra jamais être sûr qu'il n'en reste pas des embryons quelque part ou dans quelque nouveau mouvement global organisé.

Tout un défi
Dans un entretien mené par la maison vlb éditeur, Dominike Audet explique ce qui l'a poussée à écrire cet ouvrage : « J'ai écrit ce roman en raison de mes propres questionnements. Parce que les SS semblaient incapables d'amour et de compassion, je me suis mise au défi, dans mon roman, de les dépeindre comme des êtres doués de sentiment. »

Un grand roman
L'auteure Dominike Audet a réussi avec cette fiction historico-romanesque un tour de force extraordinairement émouvant. En cadrant son roman dans un camp précis et connu de l’histoire du monde tout en montrant l’humain chez des hommes qui ont fait leur réputation pour leur sauvagerie extrême et en leur donnant une vie sentimentale active en parallèle, elle se trouve à actualiser cette page si sombre de l'histoire à la vie contemporaine d'aujourd'hui qui n'est pas sans ses purges, ses prises de contrôle et ses exclusions organisées. A la limite, on n'a peut-être pas loin à aller pour penser à quelqu’un dans notre entourage, qu’ils s’agisse du travail, du milieu d’études ou de la famille ou même sportif, qui pourrait très bien entrer dans un tel personnage et qui aurait des traits de caractère vraiment très semblable sans qu'il ou elle ne puisse évidemment s'adonner à des solutions finales aussi physique, mais tels bourreaux usant maintenant de solutions finales de harcèlement psychologique, comme on sait à quel point c'est devenu courant.

Comportement humain de plus en plus courant
En effet, qui ne connaît pas quelqu’un qui se réfugie derrière une façade béton quant à son travail, qui se fie à un clan indéfectible dont les membres sont toujours prêts à se supplanter l’un l’autre et à agir en véritable traître avec ses gentils collègues pour sauter sur une promotion ou renverser le pouvoir en sa faveur, qui n’est pas obligé de se taire pour garder son emploi pour ne pas être condamné au rejet ou mis à la porte, qui n’est pas aux prises avec une autorité écrasante, qui n’est pas confronté à des manœuvres de toutes sortes de la part d'un clan aux interconnexions si multiples et inextricables que personne ne s'y retrouve outre quelques rares individus au centre d'une idéologie à défendre à tout prix, etc.

Une réflexion a posteriori
Vraiment un grand roman qui implique que le super truand super organisé qui s'acharne sur qui ou quoi sans aucun souci ni scrupules ni que personne n'ose l'arrêter finisse par laisser passer un rayon de lumière au travers de l'épais nuage qui obscurcit gravement son cerveau et finisse par se rendre compte des abus dont il se rend coupable... que ce super truand organisé quitte sa super truanderie même après avoir implanté quelque purge savamment planifiée, après avoir imposé à d'innombrables pions des ordres incroysblement aberrants qui furent suivis aveuglément à sa grande satisfaction gargantuesque aux chapeaux multiples ou pour le bien de sa propre fortune ou carrière.

A lire absolument
Vous n'avez aucune idée véritable du travail que fait votre collègue ou les autres membres d'un comité sur lequel vous siégez malgré votre peu d'expérience et pour lequel on vous fournit toute l'information de base et vous suggère les réponses sans vous permettre de trop avoir le temps de faire votre propre analyse avant que ne se votent les décisions ? Vous êtes régulièrement convoqué à des réunions stratégiques de nuit ? Vous vous intéressez à l'histoire ou au comportement humain en situation extrême ? Vous croyez que plusieurs situations extrêmes seraient possiblement à nos portes ou même déjà dans nos quartiers les plus huppés ? Vous trouvez que votre liberté d'expression est de plus en plus limitée ? Ce roman est pour vous !

L'âme du minotaure, de l'auteure Dominike Audet, vlb éditeur, 875 pages, en librairie.


EXTRAITS

« Ce n’est pas à nous à changer notre manière d’être et de faire » ordonne le nazi débarqué en Tchécoslovaquie (p. 95)

« - Rien, cela n'en valait pas la peine, je suis parti. » ( p. 112)

« Ignorant cependant si un sourire d’un agent de la Gestapo était de bon augure, je restai assez nerveuse » (p. 243)

« C’est un être extrêmement dangereux, mademoiselle, une menace plus grande encore que tous ceux qui sont en position d’autorité, pire qu’une épidémie de peste noire, et nous devons nous débarrasser de lui.» (p. 308)

« Certes, les forces que je ne pouvais combattre seule s’étaient unies pour me déstabiliser, mais ma conviction d’avoir fait le bon choix empêcha que le doute ne s’installe en moi » (p. 318)

« En mon temps, j’ai voulu en faire tellement au sein de la Waffen-SS que j’ai vite épuisé mes réserves d’air. » (p. 361)

« J’ai peine à croire qu’un journaliste de métier comme lui ait pu se laisser aller à écrire librement le fond de sa pensée » (p. 579)

« Que serait-il advenu si cette purge n’avait pas eu lieu » (p. 678)

« Voilà tout ce que je ne vous ai pas dit alors que j’en avais l’occasion car vous ne m’auriez pas cru » (p. 838)


Vidéo - entrevue avec Dominike Audet au Salon du Livre de Montréal 2010

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