LES VISITEURS, en DVD
Montréal, le 25 octobre 2011
Une comédie dense et drôle à se rouler par terre
Observation historique et psychologique
Inversement des rôles de pouvoir
Homosexuels, banquiers, anciens nobles
« C'est un vestige de l'ancien château féodal. »
« Dans le showbiz, c'est tout des enculés »
C'est aujourd'hui qu'est relancé en DVD l'immortelle comédie fiction LES VISITEURS.
Mise en contexte du film
Au tout début, nous sommes en France féodale, autour de l'an mille. Un chevalier ayant sauvé son roi désire se rendre prestement et sans la faire attendre auprès de sa promise et décide de passer par la forêt occupée par une méchante sorcière qu'ils capturent après qu'ils l'aient vue rendre sa jeunesse à une laideronne, mais c'est de sous-estimer ses pouvoirs car elle réussit à s'allonger le bras jusqu'à pouvoir verser une potion hallucinogène dans la gourdasse du chevalier en route pour ses épousailles, qui prend alors son futur beau-père pour un ours et le tue vivement : « J'ai vu une grosse bête », explique-t-il à sa fiancée désoeuvrée qui courait à sa rencontre. Il se rend alors chez le bon enchanteur qui lui prépare un breuvage fétide lui permettant de revenir juste avant l'instant fatal et dévier le tir de son arbalestrie. Le vieil enchanteur ayant malheurreusement oublié un ingrédient, le noble chevalier et son serviteur empruntent le mauvais couloir du temps et se retrouvent en France républicaine d'il y a une ou deux décennies.
Une parodie du despotisme vraiment très très drôle
C'est un film qui fait éclater de rire coup sur coup tout au long du film. Qu'il s'agisse des incongruités énormes et tout de même crédibles, du maniérisme face à l'absence du minimum de civisme, l'ancien noble droit mais convaincu de ses privilèges exclusifs face aux normes et aux puissants gueux seigneurs d'aujourd'hui...
Christian Clavier, acteur et co-scénariste
C'est Christian Clavier dans ce film qui définitivement sait autant incarner le personnage du gueux incroyablement grossier que son horripilant contraire moderne dont toutes les phrases, sauf si l'interlocuteur lui apporte de l'argent, se terminent par une insulte ou du dénigrement :
« Mais lâchez-moi, SALE NAZI !», lâche-t-il insulté à son ancêtre crasseux, parachuté dans son monde hyper précieux.
« Je ne suis ni un bon homme, ni votre copain, ni votre frère, ni rien du tout, NE RÊVEZ PAS ! » poursuit-il à l'intention du gueux qui voit sa descendance vivre une vie inimaginable en son temps.
« Ce n'est pas mon frère, CHIASSE ! » lance-t-il ensuite à la comtesse actuelle, elle-même rêvant de récupérer le château vendu par son père ou d'en trouver le trésor caché ainsi que les couloirs souterrains que le film ne manque pas de nous faire découvrir avec tous ses pièges et ses squelettes introuvables.
« Jacqueline !!! », maltraitée par un patron à deux poids deux mesures
Elle est réceptionniste et ne semble pas avoir appris même aujourd'hui qu'elle pourrait jeter ce patron exécrable et horripilant qui la fait pleurer à force d'impatience et de dénigrement même devant les clients alors qu'il se laisse nettoyer au chiffon par son chef de cuisine...
Un film gigantesque
LES VISITEURS, c'est vraiment un film gigantesque pour lequel rien n'a été épargné afin d'arriver à un résultat extraordinaire ; tout se conjugue à la fois les costumes, la langue françoise, les personnages, les comportements, le raffut y compris le «tappage nocture» en plein jour, vraiment c'est beaucoup plus qu'une soirée de rires à la corne et au popcorn.
Un seul visionnement ou le regarder en boucle ?
On gagne à regarder ce film plusieurs fois. Passez-le en boucle à votre prochaine soirée d'Halloween ou de mascarade... au risque de perdre vos joueurs aux autres activités. Le film est fascinant et accrocheur autant par son humour que par la recherche dont il a fait l'objet et que les paysages.
Un film mémorable et immortel - « c'est okèèè »
Vous pouvez rassemblez vos amis autour de ce film mémorable et immortel de vérités, autour de cette parodie du despotisme, de l'autoritarisme, de l'égocentrisme, des privilèges exclusifs inversés... se prolongeant dans la signification changée des mots « C'est ma maîtresse » ainsi que dans les symboles - entre autres, faut voir en quoi se transforment l'un et l'autre, le premier comte du nom - Godefroy Amaury de Malfête, Comte de Montmirail, d´Apremont et de Papincourt - et son escuyer, au moment où ils boivent le liquide devant les ramener juste avant le tir meurtrier.
Rôles inversés
Si vers l'an mille, ce sont les nobles qui profitaient et abusaient de la populasse pauvre et miséreuse, la version moderne du gueux rusé manquant d'élégance, c'est un fils unique gâté pourri homosexuel aux habits nombreux, seyants et colorés, à qui il ne manque que de se faire passer pour humaniste en échange des sourires arc-en-ciel qu'il destine aux frères banquiers qui font un séminaire dans son établissement.
Et les enflures...
Sans oublier l'administratrice des frères banquiers dont le nom est massacré par tout le monde, elle toujours prète à entamer des poursuites au nom de ses patrons, entre autres pour un dessert glacé qui aurait causé une soudaine enflure de dent. Heureusement que la comtesse a eu la bonne idée de marier un dentiste sympa même s'il n'est lui aussi qu'un gueux...
Extraits de dialogues
« Que trépasse si je faiblis ! »
« Dans le showbiz, c'est tout des enculés »
« A moins qu'il ait changé son nom pour faire plus smart ? »
« Allez, cours devant, la Fripouille ! »
« C'est des malades
C'est des malades C'est des malades !!! »
« Jacqu-Art (ndlr - pourquoi pas ?), réglez votre petit problème avec vos amis ; on attend dans la voiture. »
« C'est un vestige de l'ancien château féodal. »
« Prosternez-vous devant le comte de Montmirail si vous voulez qu'il soit magnanime. »
« C'est trop ! »
Le saccage que peuvent occasioner deux individus valeureux et déterminés
Il faudrait refaire un remake nouveau genre de ce film en transformant tout à l'informatique, avec programmations magiques ingénieusement imbriquées dans les bases de données, guets aux stations de métro annonçant l'arrivée du personnage attendu que l'on ne veut pas voir, mariages arrangés par les nouveaux seigneurs n'accordant jamais de congés d'asservissement, oubliettes nouveau genre où on laisse pourrir ceux qui ne sont pas lèche-vitrine... tout ça en sourdine de fous rires continuels, de pitreries impensables et à se rouler par terre, d'une mascarade exceptionnelle comme dans LES VISITEURS.
Allez, Messieurs Clavier et compagnie... faites-nous passer de 1992 à 2012 au cinéma !
En attendant, « pose ton séant et regarde ».
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