Aline Kutan Créé à lOpéra-Comique Photo : Yves Renaud |
Opéra de Montréal, en première scénique,
Lakmé de Léo Delibes
« Mon ciel nest pas le tien. Le Dieu que tu révères nest pas celui que je connais », confesse Lakmé à lélu de son cur. |
« Et dans un cercle infranchissable, |
Montréal, le 4 février 2007
Un conte
Ce LAKMÉ, c'est la production parfaite pour introduire l'opéra
aux enfants : on dirait un conte tellement toute la musique est d'une gentille
douceur qui force l'écoute, en plus des décors et costumes colorés
et scintillants. Tellement, que le retrour après le premier entracte
(il y en a deux de 15-20 minutes chacun et le spectacle dure au total environ
3 heures), l'entrée en scène des comédiens-choeurs est
si charmant que le public a spontanément applaudi de bonheur.
Céans se trouve une princesse protégée
(voire contrôlée) par son père
L'histoire se passe en Inde coloniale, dans l'Inde des castes, et c'est une
histoire d'opéra tout ce qu'il y a de plus classique. Un père,
par mesure de contrôle et par peur de se retrouver seul, enferme sa fille
dans un jardin d'eden d'où elle ne peut sortir que si elle est accompagnée
de chaperons. Par ailleurs, deux jeunes colonialistes anglaises, elles aussi
accompagnées de leur chaperonne, toutes trois habillées à
la française et tenant ombrelle comme le font quelques Parisiennes peintes
par Renoir, ne savent pas en franchissant légèrement une clôture
de bambou avec leurs amis soldats britanniques que céans se trouve une
princesse qui leur volera ce fiancé sincère si précieux
pour elles et si indésirable pour le père de Lakmé.
Les artistes
La colorature Aline Kutan tient cet opéra d'une main de maître,
d'un bout à l'autre. Elle a une voix magnifique et s'est mérité
des applaudissements à plusieurs reprises pendant la représentation
ainsi qu'une ovation à la fin. Toutes les voix autour d'elle sont belles
aussi et Frédéric Antoun fait un fiancé tout tendre.
La mise en scène suscite plusieurs rires et pour ne pas manquer les cocasseries
qui filent parfois très rapidement, on peut dès maintenant prendre
connaissance du livret,
si et seulement si c'est absolument nécessaire car le texte, en français,
est tout à fait compréhensible. C'est un très bel opéra ;
la première a eu lieu hier soir et on peut encore le voir et l'entendre
à la Place des Arts de Montréal les 8, 10 et 14 février
2007 à 20 h. On peut aussi entendre un extrait sonore sur le site de
l'Opéra de Montréal.
Montréal, le 15 janvier 2007
En coproduction avec Opera Australia (Sydney) en première
visite en Amérique du Nord
à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
les 3, 8, 10 et 14 février 2007 à 20 h
LAKMÉ En français avec surtitres français et anglais Créé à lOpéra-Comique |
Dans une coproduction avec Opera Australia (Sydney), lOpéra
de Montréal présente en première scénique Lakmé
de Léo Delibes, un conte au chant divin et fatal, dune expression
singulièrement envoûtante. Il sagit de la première
collaboration de la grande maison dopéra australienne avec une
compagnie dAmérique du Nord. Dans la plus pure tradition classique
du répertoire français, lopéra du célèbre
« air des clochettes » et du non moins connu duo des fleurs, Lakmé
met en vedette une distribution canadienne. La soprano Aline Kutan, qui reprend
à lOdM lun de ses rôles signatures cette fois en version
scénique, défendra le rôle colorature de la prêtresse
Lakmé aux côtés du ténor Frédéric Antoun
(lirrésistible Roi Ouf de LÉtoile et le magnanime
Titus de La clémence de Titus présentés lors de
la 26e saison), dans le rôle de lofficier anglais Gérald,
son amant. La basse Randall Jakobsh incarnera Nilakantha, père de Lakmé
et prêtre brahmane, adversaire juré des colonisateurs anglais,
et le baryton James Westman Frédéric, officier anglais et ami
fidèle de Gérald. À leurs côtés, les Canadiens
Mireille Lebel, mezzo-soprano (Mallika); Anne Saint-Denis, soprano (Ellen);
Allison Angelo, soprano (Rose); Leticia Brewer, soprano (Mistress Bentson) et
Thomas Macleay, ténor (Hadji). Pour ses débuts à la compagnie,
Jean-François Rivest dirige lOrchestre Métropolitain du
Grand Montréal et le Chur de lOpéra de Montréal.
Dans léquipe australienne, la mise en scène est signée
Adam Cook, les décors luxuriants et les costumes flambloyants sont de
Mark Thompson, et Gavan Swift, concepteur des éclairages, assure la mise
en lumière évocatrice. Cette production est enregistrée
pour diffusion ultérieure sur Espace musique, la radio musicale de Radio-Canada
(100,7 FM À Montréal).
Pour nous mettre en appétit, lOpéra de Montréal propose,
avant chaque représentation, un préOpéra : le passionné
dart lyrique et musicologue Pierre Vachon fera une présentation
allumée de luvre au Piano Nobile de la salle Wilfrid-Pelletier
à 18 h 30 (En français avec résumé en anglais. Gratuit
pour les abonnés, 5 $ pour les non-abonnés).
Amour interdit
Dans lInde coloniale du XIXe siècle, lâme
de Lakmé, digne prêtresse indienne du brahmane Nilakantha, est
déchirée entre la fidélité aux commandements de
sa religion et son amour naissant pour un étranger, Gérald, officier
anglais.
Lakmé et son esclave Mallika cueillent des fleurs de lotus dans le jardin
sacré pour orner le temple, alors que deux officiers anglais, Gérald
et Frédéric, sy aventurent. Gérard aperçoit
les bijoux sacrés de Lakmé, se cache dans un buisson à
son arrivée et tombe sous le charme de la jeune Hindoue. Dabord
surprise et effrayée, Lakmé le supplie de fuir, mais éprouve
un sentiment passionné alors que Gérald lui déclare son
amour. Lakmé se languit alors que son père, Nilakantha, devinant
le sacrilège, jure de punir le profanateur.
Sur la place du marché, une fête se prépare. Nilakantha
suit Lakmé déguisé en moine mendiant afin de retrouver
celui qui a souillé le temple et outragé sa fille. Il expose Lakmé
comme un «oiseau exotique» et la force à chanter. Gérald
tombe dans le piège et se trahit. Nilakantha, tout à la préparation
de sa vengeance, confie sa fille à la garde de Hadji, son fidèle
serviteur. Lakmé supplie Gérald de la suivre dans la forêt,
mais Nilakantha, profitant du brouhaha de la fête, le poignarde et senfuit,
le croyant mort. Hadji emmène Gérald dans la forêt où
il se réveille sous les yeux de Lakmé. Elle lui propose de boire
ensemble leau dune source sacrée qui leur assurera un amour
éternel et fera de lui un protégé des Dieux, le mettant
à labri de son père. Frédéric retrouve alors
son ami blessé et le convainc de partir. Désespérée,
elle comprend limpossibilité de cet amour et avant de lui présenter
la coupe, mange en cachette la fleur mortelle dun datura. Nilakantha surgit,
mais épargne Gérald après que Lakmé lui ait révélé
le lien sacré qui lunit à son amant. Lakmé meurt
dans les bras de Gérald.
Lakmé, un opéra poétique au grand charme, aux nombreux contrastes stylistiques et culturels
Lakmé de Léo Delibes fait reposer lintrigue sur lopposition et la confrontation entre deux mondes, lOrient et lOccident, entre lunivers exotique et religieux, lInde et un monde rationaliste, lAngleterre impérialiste. « Mon ciel nest pas le tien. Le Dieu que tu révères nest pas celui que je connais », confesse Lakmé à lélu de son cur. Dans ce conte aux couleurs chatoyantes, Delibes auréole sa partition dun certain orientalisme rendu par les nombreux mélismes et linstrumentation raffinée (harpe, flûtes, hautbois, cloches et percussions) tout en nuances et subtiles couleurs du paysage musical oriental. Lakmé, rôle redoutable de virtuosité, a été immortalisé par lair des clochettes «Où va la jeune hindoue» et le duo de femmes «Dôme épais» qui a fait le bonheur des publicitaires. Delibes reste dans les mémoires comme un maître de la tradition musicale française. Luvre, créée à lOpéra-Comique à Paris en 1883, au lendemain de la mort de Wagner, y fut jouée deux cents fois jusquen 1885. Jugée alors audacieuse, elle procure encore aujourdhui par ses coloris, son invention mélodique et la souplesse de son écriture vocale, un réel pouvoir démotion.
Lakmé, en première scénique à
lOdM
Opéra en 3 actes de Léo Delibes (Saint-Germain du Val, 1836
Paris, 1891)
Livret dEdmond Gondinet et Philippe Gille, daprès le roman
Le mariage de Loti de Pierre Loti
Créé à lOpéra-Comique, Paris, 14 avril 1883
En français avec surtitres français et anglais
Dernière production à lOpéra de Montréal :
janvier 2000 (version concert)
Distribution
Lakmé Aline Kutan, soprano (Canada)
Aline Kutan chante Lakmé, Zerbinette (Ariane à Naxos),
Olympia (Les contes dHoffmann), la Reine de la nuit (La flûte
enchantée), Anne Trulove (The Rakes Progress) et le
rôle-titre dans lopéra arménien Anoush en Europe comme
en Amérique du Nord. En 2005, elle fait ses débuts au festival
de Glyndebourne dans la Reine de la nuit et à La Scala dans Semele
(Europa riconosciuta). En mai 2007, elle sera Mignon à lOpéra
dAvignon et de nouveau la Reine de la nuit au Teatro Municipal de Santiago
de Chili. Elle est invitée par dimportants orchestres et a enregistré
plusieurs disques dont l'un pris sur le vif dAriane à Naxos
avec lOrchestra del Teatro di San Carlo di Napoli. Aline Kutan a chanté
Lakmé en Amérique à lOpéra dArizona,
lOpéra de Montréal (en version concert) et au Michigan Opera
de Detroit, et, en Europe, à lOpera dAvignon, à lOpéra
de Toulon et au Badisches Staastheater de Karlsruhe en Allemagne. Dernière
présence à lOdM : Le Gala, 10e édition (2005).
Gérald Frédéric Antoun, ténor
(Canada)
À la compagnie, Frédéric Antoun est Pang (Turandot),
le Roi Ouf (LEtoile), Titus (La clémence de Titus)
et participe au 9e Gala (2004). Il poursuit actuellement sa formation au Curtis
Institute of Music à Philadelphie. Parmi ses rôles : Rodolfo (La
bohème), Alfredo (La traviata), Nemorino (Lélixir
damour), Bénédict (Béatrice et Bénédict)
et Tamino (La flûte enchantée). Dans le répertoire
sacré, il est soliste dans le Messie de Handel, le Magnificat
et les passions de Bach, le Requiem de Mozart et La création
de Haydn. En 2006, il est Roméo (Roméo et Juliette) au
Spoleto Festival (ÉU), Anatol (Vanessa) à Chautauqua Opera
et Tamino (La flûte enchantée) à Opera Colorado.
Dernière présence à la compagnie : La clémence
de Titus (2006).
Nilakantha Randall Jakobsh, basse (Canada)
Randall Jakobsh se taille une réputation internationale grâce à
sa présence sur les scènes européennes, sud-américaines,
américaines et canadiennes. Ses rôles incluent Pharnaces (König
Kandaules) à Salzbourg, lOpéra de Nancy et de Lorraine,
au Festival de Musica de Gran Canarias et au Teatro Colon à Buenos Aires,
le Spectre (Hamlet) au Teatro Liceu de Barcelone, Sarastro (La flûte
enchantée) à lOpéra de Nancy et de Lorraine,
Alidoro (La Cenerentola) au Washington Opera, Escamillo (Carmen)
au Baltimore Opera, Caspar (Der Freischütz) et Giorgio (Les puritains)
au Festival Vancouver. Il chante également dans les maisons dopéra
de Cologne, Hambourg, Kassel, Düsseldorf, Stuttgart et Hanovre dans des
rôles tels Raimondo (Lucia di Lammermoor), le rôle-titre
(Don Giovanni), Colline (La bohème) et Pimen (Boris
Godounov). Dernière présence à lOdM : La
flûte enchantée (2003).
Frédéric James Westman, baryton (Canada)
Originaire de Stratford en Ontario, James Westman a été baryton
en résidence dans le San Francisco Opera Adler Fellowship Program jusquen
mars 2000. Pour le San Francisco Opera, il a chanté Guglielmo (Così
fan tutte), Marcello (La bohème), Germont (La traviata),
Renato (Un bal masqué) et Sid (Albert Herring). Parmi ses
autres rôles : Rodrigo (Don Carlo) à Graz en Autriche, Sharpless
(Madame Butterfly) au Canadian Opera Company et Michigan Opera Theatre,
Silvio (Pagliacci) au San Francisco Opera, Ford (Falstaff) au
Houston Grand Opera, Paolo (Simon Boccanegra) au San Diego Opera, Athanaël
(Thaïs) au Opera Theater of Saint Louis et Guglielmo (Così
fan tutte) pour ses débuts au Manitoba Opera. Récemment, il
reprenait Athanaël (Thaïs) au Boston Lyric Opera et incarnait
Talbot (Maria Stuarda) au Dallas Opera. Dernière présence
à lOdM : Le Gala, 8e édition (2003).
Direction musicale Jean-François Rivest (Canada)
Violoniste, chef et compositeur, le Québécois Jean-François
Rivest mène une carrière occupée de chef, chambriste et
soliste. Il est directeur artistique et chef de lOrchestre de lUniversité
de Montréal (OUM) et chef en résidence de lOrchestre symphonique
de Montréal depuis 2006. Il compose des musiques de films et compte une
douzaine de disques sous étiquette Alpec, REM, Analekta et Ummus. Pédagogue
de grande réputation, il dirige le secteur des cordes de la Faculté
de musique de lUniversité de Montréal. Récemment,
il dirigeait Les Violons du Roy, lOrchestre philharmonique de Calgary
et lOrchestre symphonique de Montréal. Débuts à lOdM.
Mise en scène Adam Cook (Australie)
Directeur artistique du State Theatre Company of South Australia, Adam Cook
y a mis en scène The Government Inspector, The Daylight Atheist, Noises
Off, Crow et The Shifting Heart. Il est très actif au sein
de plusieurs autres théâtres et festivals dAustralie et a
reçu plusieurs prix dont le Sydney Critics Circle Award et le Fringe
First Award au Festival dÉdimbourg. Il a récemment monté
La bohème, Carmen et Lakmé pour Opera Australia
et le programme OzOpera de la même maison lyrique. Débuts à
lOdM.
Décors et costumes Mark Thompson (Australie)
Mark Thompson est scénographe et sculpteur. En 1984, il se tourne vers
la scénographie pour le Sydney Theatre Company, le Opera Australia, le
Australian Dance Theatre et le Adelaide Festival of Arts pour lequel il conçoit
les décors de lopéra Boojun (1986) et Lange
de feu (1988). De 2000 à 2003, il est entre autres concepteur pour
la ville de Sydney, responsable dévénements comme les célébrations
du nouvel an et les feux dartifice. Récemment, il signait Orphée
aux enfers pour Opera Australia, Sea World au Warner Bros Theme Park
et Cacalcade Reins of Fire qui a circulé partout en Australie
et les cérémonies douverture et de clôture des jeux
asiatiques de 2006. Débuts à lOdM.
Éclairages Gavan Swift (Australie)
Gavan Swift signe plusieurs spectacles (au théâtre et à
la comédie musicale) et événements corporatifs. Il signe
des spectacles musicaux tels Les pirates de Penzance, Hot Shoe Shuffle, Little
Shop of Horrors, Fiddler on the Roof, La bohème et Carmen pour
OzOpera, Stones in their Pockets pour le Sydney Theatre Company et Saturday
Night Fever. Il travaille également pour le Sydney Theatre Company,
le Melbourne Theatre Company, le Bell Shakespeare Company, lEnsemble Theatre
et le Australian Theatre for Young People. Débuts à lOdM.
Orchestre Métropolitain du Grand Montréal
Dès sa fondation, il y a plus de 25 ans, lOrchestre Métropolitain
du Grand Montréal s'est donné pour mission d'élargir l'auditoire
de la musique classique en offrant une programmation accessible et variée.
Avec en moyenne 70 concerts par an, le Métropolitain, sous la direction
de Yannick Nézet-Séguin (depuis mars 2000), présente des
concerts à la Place des Arts ainsi que dans plusieurs arrondissements
et villes de l'Île de Montréal. Le Métropolitain a également
à son crédit plusieurs enregistrements dont les plus récents
ont remporté de nombreux prix en plus de faire l'objet des critiques
les plus élogieuses.
Chur de lOpéra de Montréal
Le Chur de lOpéra de Montréal est formé dune
cinquantaine de chanteurs professionnels. Il a été formé
lannée même de la création de la compagnie en 1980
et a été depuis dirigé successivement par Marcel Laurencelle,
Jean-François Sénart, René Lacourse, Guy Bélanger,
Brian Law, Jacques Lacombe, Martin Dagenais, Yannick Nézet-Séguin
et Jean-Marie Zeitouni.
Billets
à lunité à partir de 44 $
Prix spéciaux 18-30 ans : 35 $ le premier opéra et 25 $ les suivants
Billetterie : PdA (514) 842-2112
ou www.operademontreal.com
Info : (514) 985-2258
Opéra de Montréal Prochains rendez-vous
:
Le monde de la lune
de Joseph Haydn (Première à la compagnie, Atelier lyrique)
Don
Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart (Nouvelle production)
Pour en savoir davantage sur la saison
2006-2007, composez le (514) 985-2258 ou visitez le site Internet au www.operademontreal.com.
Hyperliens
Saison 2006-2007
de l'OdM
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