BEAUX LIVRES
Ruelles de Montréal
Les photos de Maxime Lefin et les textes de Nicole Lacelle
Broquet Éditeur
Oeuvres d'art et graffitis, fleurs, chats errants, maisons d'oiseaux, bagnoles, cordes à linge et bancs de neige
Montréal, le 14 novembre 2010
Dans son introduction à cet album photos d'un visage de Montréal rarement vu ou connu en dehors des riverains, Nicole Lacelle explique que : « Avant de signifier une allée à l'arrière des maisons, le mot ruelle désignait l'espace entre un lit et le mur ou entre deux lits, donc un passage étroit ».
Quelle belle extension
Extension de la maison, du jardin, de la cour, du garage, la ruelle c'est là où l'on se sent chez soi et c'est là où l'on s'exprime, où l'on joue, où l'on étend ses vêtements et ses draps sur la corde à linge - été comme hiver - parce que ça sent meilleur que n'importe quel assouplisseur.
De page en page, plusieurs ruelles se dévoilent
Dans les photos de Maxime Lefin, on découvre les clôtures, portes de garage, hangars, terrasses pour les soupers intimes ou jeux de cartes entre amis, les câbles et poteaux de téléphone, les escaliers et balcons d'en arrière, les bacs à fleurs là où les gens ont fait l'effort d'améliorer leur quotidien tout autant que l'arôme ambiant tel que suggéré en page 39, les arbres, éclats de soleil et gouttes de pluie fraîchement tombées et créant des sillons dans les flaques, les maisons d'oiseau fabriquées et peintes à la main, les grillages, plantes grimpantes, feuilles rougies ou jaunies par l'automne et jonchant le sol, la neige qui recouvre tout, les paniers de ballon-volant, la tôle, les aménagements étudiés, les graffitis, autos, motos et tournesols... et même les déchets nauséabonds et les ruelles la nuit.
Coups de coeur
Certainement, les mêmes ruelles prennent un tout autre aspect en été et en hiver.
Textes
Le rappel des jeux d'enfants : « Dans les quartiers résidentiels, les enfants y jouent et s'inventent des univers, jadis des histoires [...] suivies de grands jeux de cachette, de drapeau [...] ou de hockey-bottine. » (p. 23)
Dans la pénombre de la ruelle, on peut faire livrer par en arrière ce qu'on ne voudrait pas que les voisins voient, prendre une bière tranquille, fuir la chicane ou la télé. On y entend les étourneaux, les merles [...] les cigales et, dans certaines parties de la ville, les grillons. » (p. 83)
Photos
Les ruelles en enfilade, ça rappelle les ponts en enfilade au-dessus des canaux d' Amsterdam ; on sait qu'elles sont là mais on ne peut jamais tous les voir ou les compter (p. 37, sous le chat noir et en face des cabanes à moineaux multicolores)
Les poulies de corde à linge en page 53 accrochées aux poteaux de bois et en pages 60-61 au poteau de métal. C'est sans parler de
la fascinante photo qui se trouve à la page 63.
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