La Conquête. Une anthologie

Auteur et professeur d’histoire : Charles-Philippe Courtois

Éditeur : TYPO, Montréal, (Québec)


Montréal, le 25 octobre 2009


POUR COMPRENDRE la Conquête du Québec par rapport aux autres guerres et révolutions dans le monde au 18e siècle, le jeune professeur d'histoire Charles-Philippe Courtois nous a concocté un ouvrage rassemblant une introduction de 50 pages suivie de textes présentés par l'auteur et proposant un panorama très large des interprétations, souvent divergentes, auxquelles a donné lieu la perte du Canada par la France, de la part des écrivains et historiens québécois, mais aussi des Canadiens anglais, des Britanniques, des Français et des Américains.

En début de volume, l’auteur jette un peu de lumière sur les guerres qui se passaient au même moment ou à peu près : la guerre de Sept Ans, la Conquête au Québec, les French and Indian Wars et l'Indépendance des États-Unis d'Amérique, ainsi que les multiples révoltes un peu partout sur le globe pour se libérer du joug des impérialistes, y compris la Révolution Française.

Cette anthologie a l’avantage d’aborder toutes les questions qu’a suscitées la Conquête. Par exemple, est-il vrai que la France a abandonné le Canada ou que l’Angleterre a apporté les libertés modernes à la nouvelle Province of Quebec ? Quels effets a produit l'arrivée massive des loyalistes et des peuples anglophones sur les populations locales ? Quelle serait la population francophone du Québec s'il n'y avait pas eu exode économique vers les États-Unis ?

A la fois lecture d'intérêt pour tous les Québécois et ouvrage de référence par excellence, l'ouvrage se présente en format pratique de poche et, les événements relatés ayant connu une résonance internationale de premier plan à l'époque, il pourrait s'avérer plus qu'absorbant que n'importe quel roman historique.

Comment faire pour remettre la pâte dentifrice dans le tube
Aujourd'hui, on nous répéterait la phrase-clé servant à expliquer les pertes aux perdants qu'il est toujours difficile de remettre la pâte dentifrice dans le tube... Mais au delà des platitudes que l'on nous sert après coup, n'y aurait-il pas lieu de se poser la question à savoir si la même phrase n'aurait pas servi à donner de la mouvance à l'envahisseur avant même l'élaboration du complot ???

Quelques extraits et des informations sur l'auteur de cette anthologie de la Conquête au Québec

Quelques extraits

« Du côté anglo-saxon, pendant deux cents ans, on a surtout cherché à voir dans la Conquête un signe, généralement providentiel, de la supériorité de la culture ou de la race anglo-saxonne et de sa vocation à dominer le monde » (Introduction, p. 26).

« Qu'il suffise ici de rappeler les paroles célèbres de Donald Gordon, président de la compagnie fédérale de chemin de fer, le Canadien National, le 20 novembre 1962, devant un comité du Parlement fédéal : il soutint que si aucun francophone ne figurait parmi ses 17 vice-présidents, c'était faute de compétences. Or lui-même et une grande partie des vice-présidents ne détenaient aucun diplôme universitaire. » (Introduction, p. 42)

« Bref, petit à petit, le peuple canadien glisse, du fait de la Conquête, vers l'infériorité et la marginalisation économiques [...] la Révolution tranquille [...] ce n'est qu'avec elle, deux cents ans plous tard que ce peuple devenu québécois parviendra à renverser la donne » (Introduction, p. 36). À la lumière de la décision encore cette semaine de la Cour Suprême du Canada invalidant à l'unanimité une loi visant à protéger le français au Québec(1), on voit que tout reste à faire. « Et la difficulté au Québec même d'intégrer les immigrants à la majorité québécoise plutôt qu'à celle du Canada demeure une réalité problématique très actuelle », poursuit l'auteur en page 45.

« Dans les villes, une bière brassée à la mode britannique remplaçait le cidre, production traditionnelle des campagnes canadiennes [...] De plus en plus, la production de fromages selon les traditions françaises adaptées au nouveau pays, fut abandonnée au profit de la production du cheddar » (Introduction, p. 39).

« Durant toute cette période du Régime anglais, le développement de l'éducation au Québec est ainsi handicapé par les décisions du gouvernement de tutelle britannique. Or, à cette difficulté il faut ajouter le fait que les règles mercantilistes en vigueur au sein de l'Empire britannique font que l'importation de livres français est désormais une opération ardue » (Introduction, p. 41).

« Malgré tout ce qu'on pourrait dire de positif [...] il n'empêche que le peuple canadien se trouvait désormais en situation défavorable, en position désavantagée dans son propre pays » (Introduction, p. 49).


Reflétant son intitulé encore aujourd'hui, le texte de Fernand Dumont, Deux nations en conflit au sein du même État, est particulièrement révélateur : « En 1795, un sixième des sommes allouées sous forme de pensions vont aux Canadiens français ; en 1809, un quart. Les Français touchent de 20 % à 25 % de la masse salariale affectée à des emplois publics alors qu'ils constituent la très grande majorité de la population. Comparaissant à Londres, Viger souligne que seulement 3 juges sur 10 sont de langue française. » (p. 357)

L'AUTEUR
Charles-Philippe Courtois, professeur d’histoire au Collège militaire royal de Saint-Jean, est docteur en histoire de l’Institut d’études politiques de Paris (2007) et de l’Université du Québec à Montréal (2008). Sa thèse, Trois mouvements intellectuels québécois et leurs relations françaises : l’Action française, La Relève et La Nation (1917-1939), lui a valu le premier prix (catégorie des thèses) de la Journée du livre politique au Québec 2009. En 2008, il a été lauréat du prix André-Laurendeau, récompensant le meilleur article publié dans L’Action nationale en 2007. L’auteur a effectué un stage postdoctoral à la Chaire de recherche en rhétorique de l’Université du Québec à Trois-Rivières en 2008-2009 (boursier du FQRSC).

Charles-Philippe Courtois est intervenu à plusieurs reprises dans les débats concernant l’enseignement de l’histoire, notamment par le biais d’un rapport de recherche de l’Institut de recherche sur le Québec. Il dirige la section « Anniversaires historiques » de la publication annuelle L'état du Québec.

Entrevue avec l'auteur
—En quelques mots, comment présenteriez-vous votre livre ?
—Il s’agit d’une anthologie qui rassemble les passages les plus marquants d’écrits sur la Conquête de grands auteurs, mais aussi d’auteurs oubliés, du Québec, de la France et des pays anglo-saxons. Les extraits sont tirés autant de représentations littéraires, de
témoignages d’époque, de correspondances, d’ouvrages historiques ou de science sociale. Le livre est divisé en trois parties : les événements du conflit, les interprétations de la Conquête et les réflexions sur les conséquences de celle-ci.
—Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cet ouvrage ?
—Le 250e anniversaire de la Conquête, en 2009-2010, offre l’occasion de renouveler l’intérêt pour l’étude de cet événement capital de l’histoire du Québec, mais trop négligé depuis un quart de siècle, et de stimuler la réflexion sur ce sujet.
—Quels sont vos projets ?
—Mon prochain projet d’édition sera la publication de ma thèse, Trois mouvements intellectuels québécois et leurs relations françaises : l’Action française, La Relève et La Nation (1917-1939).
—Avez-vous une adresse électronique où vos lecteurs peuvent vous écrire ?
—Oui : <[email protected]>.


La Conquête. Une anthologie de Charles-Philippe Courtois est disponible en librairie depuis quelques jours – 496 pages – 22,95 $

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(1) Cour suprême. Jugement du 22 octobre 2009

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